Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

« Les hôpitaux publics ont accueilli tous les patients au cœur de l’été, touristes compris, dans les meilleures conditions »

Les Jeux paralympiques prolongent le succès des Jeux olympiques de Paris 2024. Un mois de sport et de fête, après lequel viendra le temps des bilans. Mais avant que les Jeux ne referment la trêve politique et que reprennent les débats d’avant, osons un premier bilan pour l’hôpital public. A Paris et à Marseille, où eurent lieu les épreuves de voile et de football, et dans toutes les villes d’accueil, les équipes des hôpitaux publics ne sont montées sur aucun podium. Elles méritent pourtant une très grande reconnaissance.
Elles ont d’abord fait ce qui s’est vu de tous, accueillir tous les patients au cœur de l’été, touristes compris, dans les meilleures conditions. En toutes circonstances, les hôpitaux publics de notre pays restent le recours de nos concitoyens pour presque tout : les urgences, la pédiatrie, les maladies rares ou les cancers. Si chaque été la France ne se transforme pas en désert médical, c’est bien souvent que les équipes des hôpitaux assurent la permanence.
Les équipes hospitalières ont aussi assuré une prise en charge exemplaire de la famille olympique, athlètes et membres des délégations venues du monde entier. Elles ont contribué à donner l’image d’un pays moderne, doté d’un système de santé efficace, doué d’une très grande expertise médicale et porteur des belles valeurs d’ouverture et d’accueil du service public « à la française ».
Nos hôpitaux s’étaient enfin organisés et préparés depuis plusieurs mois au risque d’un afflux massif de victimes en cas d’attentat, de mouvement de foule, de cyberattaque ou autre. Des exercices avaient eu lieu avec les autres services publics de sécurité et de secours, notamment dans la rade de Marseille. Durant les Jeux, les équipes étaient prêtes en salle de crise du SAMU, ouverte chaque matin « au cas où », aux urgences et dans les blocs opératoires. La crédibilité de la France dans l’organisation de ces grands événements sportifs tient aussi à cette compétence d’anticipation et de gestion de crise.
Mais après ces Jeux, nous sommes une fois encore saisis par le contraste entre l’excellence de nos hôpitaux publics, les louanges habituellement entendues des malades et cette fois des organisateurs des Jeux à Marseille et ces discours récurrents d’un hôpital public au bord du gouffre.
S’il est exact que certains hôpitaux publics manquent par exemple de médecins pour assurer les gardes, la mécanique à la fois politique et médiatique transforme toute difficulté, majeure ou minime dans telle région ou dans telle autre, en une généralité qui emporte trop souvent l’hôpital public dans son ensemble. Ainsi naissent des avis sans discernement ni nuance sur l’hôpital public, pour aller jusqu’à théoriser la faillite de notre système de santé.
Il vous reste 55.24% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

en_USEnglish